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Cette semaine j'ai vu... Joker réalisé par Todd Philipps

  • Photo du rédacteur: Camille Blond
    Camille Blond
  • 13 oct. 2019
  • 8 min de lecture

Dernière mise à jour : 13 oct. 2019

Hello ! Je suis désolée de ses longs mois d’absence mais j’ai eu pas mal de choses à gérer ces derniers temps m’obligeant à délaisser mon blog à contre coeur… Même si c’était pour d’excellentes choses ; je peux désormais vous annoncer officiellement que je suis une étudiante en histoire et j’en suis comblée !!! Même si ce n’est pas vraiment le sujet du blog, si cela vous intéresse je pourrais écrire quelque chose sur l’orientation, la fac et mon parcours universitaire donc à vous de me dire :)


Bref, comme l’aurez compris je vous retrouve pour vous parler du fameux, du très attendu JOKER réalisé par Todd Phillips. Mon dieu que j’étais impatiente de le voir celui-là, j’en pouvais plus d’attendre et je l’ai enfin visionné jeudi !


DISCLAIMER : Don’t worry pour ceux qui ne l’ont pas vu il y aura une partie sans spoilers ;)


C'est parti pour l'analyse du Joker !!

PARTIE SANS SPOILS


Bon avant tout, même si j’ai été absente longtemps faisons les choses correctement on est pas des sauvages alors : PRESENTATION DU FILM. Alors quelle est l’histoire de ce Joker ?


Nous nous situons dans la partie de Gotham la plus pauvre où la misère règne et le crime prolifère. On retrouve Arthur Fleck humoriste raté qui, pour gagner sa vie, travaille en tant que clown pour différentes entreprises. Seulement Arthur souffre d’un handicap neurologique qui le pousse à rire de manière incontrôlée le mettant dans des situations gênantes voire même périlleuses (ce rire est très flippant d’ailleurs). Arthur vit encore chez sa mère dont il s’occupe soigneusement. À travers ce film nous allons savoir le pourquoi du comment Arthur Fleck est devenu l’un des plus grands méchants de l’univers DC Comics : le Joker.


CE FILM EST INCROYABLE. Voilà. Tout simplement.

Vraiment j’ai pas trouvé une chose à redire : la réalisation, le montage, la musique et mon dieu Joaquin Phoenix en Joker mais je dis oui !!!! L’acteur nous livre une prestation incroyable. Au fur et à mesure on voit son regard qui change qui passe de quelqu’un de perdu, soumis à un regard dominant et empli de folie. Et sa façon de se mouvoir est tout

juste spectaculaire ! On voit une masse rachitique qui essaye de bouger et de se faire une place parmi cette masse de Gotham. J’ai été bouleversée par sa prestation, j’ai vraiment été tenue en haleine durant tout le film. Nous sommes face à un Joker moderne où Joaquin Phoenix nous en donne une version torturée psychologiquement (et physiquement !!!), qui lutte chaque jour contre ses idées noires, qui veut trouver sa place… et la question est : Va-t-il basculer dans le côté obscur ? Allez voir le film et vous le saurez ;)


La réalisation est tout aussi folle ! Le film est beau. Les couleurs sont très importantes dans le film et c’est quelque chose à laquelle je fais très attention en regardant un film. Au début c'est plutôt terne dans des tons vert un peu moche (comme sur l’affiche du film à peu près) mais au fur et à mesure seulement Arthur Fleck s’habille avec des touches de couleurs en commençant par le veston orange comme si le personnage du Joker prenait place progressivement. C’est un film très sombre dans sa globalité !


NB : Joaquin Phoenix a dû perdre 35kg avant de commencer le tournage du film !


Cependant pour toutes les personnes qui s’attendent à de grosses explosions, de combats violents comme nous avons été habitués avec le Joker de la saga de Nolan vous serez déçus (ou agréablement surpris) car nous avons un film beaucoup plus axé dans la psychologie même si la violence est omniprésente mais sous différentes formes :

  • Directe : bagarres, passages à tabac, voitures qui brûlent, règlements de compte…

  • Indirecte : violences psychologiques, pauvreté, problème d’argent, précarité sociale…

Maintenant place à la musique ! Elle a une place fondamentale dans l’évolution du personnage mais aussi dans l’instauration de l’ambiance méga glauque qui règne tout le long du film. C’est d’ailleurs la même compositrice, Hildur Guõnadóttir, de la série Chernobyl (article précédent pour ceux que ça intéresse). J’ai l’impression que cette nana là a une passion pour faire des musiques glauques qui foutent mal à l’aise : je l’adore parce que ça fonctionne tellement bien dans Joker (et Chernobyl).


Ainsi pour conclure la partie "no spoils" je dirai que Joker est un excellent film (pas tout public avec la violence) accessible à tous, fan de DC ou non, qui nous plonge dans l’enfer de Gotham City. Malgré tout c’est aussi une critique (grossière) de la société actuelle où la précarité sociale, professionnelle et la pauvreté sont de mises et que l’ascenseur social fonctionne de moins en moins faisant basculer des personnes fragiles, qui ont besoin d’aide, du mauvais côté de la balance.



PARTIE AVEC SPOILS


Maintenant passons aux choses sérieuses hehe… Bon je vais pas redire les mêmes choses qu’au dessus je vais juste revenir sur quelques moments clés du film, surtout comment Arthur Fleck est devenu le Joker et aussi comment Todd Phillips a joué avec mon petit coeur !


La relation avec sa mère

Dès le début du film on remarque qu’Arthur Fleck a une relation très particulière avec sa mère, il vit chez elle, s’occupe d’elle et ne veut pas la laisser tomber. Mme. Fleck, incarné par la splendide Frances Conroy, envoie des dizaines de lettres à son ancien patron qu’elle dit très puissant et qui pourra les sortir de leur situation précaire sauf qu’elle n’obtient jamais de réponse. On apprend plus tard que cet homme est Thomas Wayne !!! Seulement un jour Arthur, éreinté d’entendre sa mère parler de Thomas Wayne ouvre une lettre et fait une incroyable découverte à son sujet : il serait le fils du magnat de Gotham City. Toutefois il apprend plus tard que cette histoire est totalement fausse et n’est qu’une invention de l’esprit dérangée de sa mère qui a été internée un temps à Arkham ! De plus Arhur apprend qu’il a été adopté et que sa mère l’a maltraité causant son rire inopportun. Beaucoup d’éléments transforment l’amour profond qu’il porte à sa mère en une haine viscérale le poussant à la tuer et ainsi s’émanciper enfin de cette relation toxique. C’est aussi à ce moment là qu’Arthur abandonne sa vie en tant qu’Arthur Fleck pour laisser la personnalité du Joker l'envahir peu à peu : il n’essaye plus de la contenir.


C’est d’ailleurs sa mère qui lui répète jour après jour qu’il doit être joyeux et que sa mission est de faire sourire les gens : « Put on a happy face ».



Une figure paternelle absente

Arthur n’a jamais connu son père alors quand il apprend que Thomas Wayne est son père il fonce directement chez les Wayne mais il ne peut rentrer car Alfred le majordome l’en empêche lui disant que sa mère est complètement cinglée.


NB : c’est aussi à ce moment là que le Joker rencontre Bruce Wayne pour la première fois sans savoir qu’il sera son pire ennemi plus tard !


Arthur ne croit rien de ce que dit ce drôle de bonhomme est décide de provoquer une rencontre avec Wayne où il utilise son talent pour se déguiser et se faufiler à une réception privée. Il suit son prétendu père aux toilettes et ce dernier le traite comme un moins que rien, lui dit qu’il n’est pas son père ET qu’il est adopté. Arthur est dans l’incompréhension totale et veut que Thomas l’enlace comme un père le ferait mais celui ci lui assène un énorme coup de poing en pleine face (il a dû avoir tellement mal !!). C’est une déception de plus pour Fleck qui voue désormais une haine envers la famille Wayne. On comprend facilement que le Joker n’a pas évolué dans une structure familiale stable, sans repère, sans un père présent pour lui à qui se référer faisant de lui une personne en manque d’amour et de reconnaissance.


D’ailleurs Murray, du talk-show qu’il regarde avec sa mère, représente la seule figure paternelle à ses yeux même s’il n’est qu’utopie. Après avoir assassiné sa mère, il décide de tuer son « père » Murray afin de pouvoir s’affirmer pleinement et de s’affranchir de sa « famille »


Le souffre douleur

Dès les 10 premières minutes du film Fleck est agressé par des adolescents qui lui piquent sa pancarte de boulot et l’entrainent dans une rue pour le tabasser et se moquer de lui. L’un de ses collègues va lui donner un pistolet pour qu’il se « défende ». C’est un véritable cadeau empoisonné car il sait pertinemment qu’Arthur n’a pas le droit de posséder une arme.



Arthur Fleck souffre d’un trouble mental qui, dans des situations de stress, le fait rire de manière étrange. Cet handicap le rend bizarre vis à vis de ces collègues qui ne l’apprécient guère et le fréquentent peu mais n’hésitent pas à le vanner sans arrêt. Ce rire est la source de la deuxième humiliation : des hommes dans le métro le tabassent une nouvelle fois sauf que cette fois ci Arthur ne se laisse pas faire et les tue tous les 3. Ce sont ses premiers meurtres et il commence à apprécier le goût du sang.

Fleck est un humoriste raté mais qui arrive à passer sur scène dans un bar et a l’impression de faire rire le public. Il va même être filmé et passer dans le talk-show de Murray, incarné par Robert De Niro, où ce dernier va se moquer de lui ouvertement ce qui va profondément blesser notre cher Fleck.



Je pourrai faire le listing de toutes les humiliations qu’Arthur a subi mais ça ne serait pas intéressant. Le fait d’être humilié à longueur de journée de toutes les manières que ce soit a contribué à la construction du Joker. C’est d’ailleurs Murray qui l’a appelé comme ça en premier !


Le visage du pauvre Gotham City

Le meurtre des 3 jeunes du haut Gotham par Fleck a été l’allumette qui a précipité Gotham dans les flammes. Le meurtrier était vu comme un héros qui n’avait pas peur d’affronter les figures puissantes de la ville. Il est vu comme le libérateur et est adulé par la population qui porte quasiment tous des masques à son effigie. D’abord effrayé Fleck va apprendre à utiliser cette foule a son avantage notamment pour échapper aux policiers qui veulent l’arrêter pour les meurtres et les faire tuer par un mouvement de foule brutal dans le métro. Et à la fin du film il est accueilli comme le messie ! Le fait d'être sorti inconscient de la voiture par ses partisans qui le posent sur le capot et que peu à peu Arthur se relève et est acclamé par la foule c'est comme si nous assistions à la renaissance du Christ. Désormais Arthur n'existe plus, le Joker a pris sa place.


L’apothéose

Arthur Fleck est invité au talk-show de Murray et va se préparer en conséquence. Depuis le meurtre de sa mère il n’a plus aucune retenue et veut se venger de tous ceux qu’ils l’ont humilié. Des anciens collègues viennent lui rendre visite notamment celui qui lui a donné l’arme qui était en train de suer à grosses gouttes car sait que c’est son arme qui a servi aux meurtres. Fleck le tue violemment devant son ami à qui il demande de partir car : « tu as toujours été gentil avec moi ». Cela prouve bien qu’Arthur est dans une vendetta. C’est à ce moment là qu’il s’abandonne au Joker est part à l’émission qui sera un véritable massacre et où il va enfin affirmer qui il est vraiment :

Le Joker.



Pour conclure, Todd Philipps nous livre sa vision du Joker, c’est-à-dire un personnage torturé (dans tous les sens du terme) qui n’est que le produit d’une partie de la société décadente et négligée et veut changer les choses. En réalité il n’est pas présenté comme un méchant mais plutôt comme un anti-héros : il veut faire changer les choses pour les pauvres de Gotham mais décide de passer par le crime et la pègre pour parvenir à ses fins. La seule différence avec Batman est que le Joker veut devenir le maître absolu de Gotham City. On comprend que les 2 personnages ne sont pas si différents mais n’ont pas la même interprétation des choses faisant de l’un la némésis de l’autre.


C’est d’ailleurs une personne du mouvement orchestré, involontairement, par le Joker qui va assassiner les parents de Bruce, les 2 se retrouvent sans parents.


À mon sens Joker est LE film de l’année, il arrive à mettre tout le monde d’accord par sa justesse et sa précision psychologique. Je pense qu’il va recevoir énormément de récompenses qu’il mérite amplement. Je crois que je retournerai le voir d’ici peu car j’ai déjà envie de le revoir !





J’espère que cette looooongue analyse vous aura plu, c’est pour me faire pardonner mon absence… Et je vous prépare un spécial Halloween qui arrivera dans 3 semaines ;) Sur ces sages paroles je vous laisse en espérant que vous allez foncer voir cette merveille et à très bientôt !

 
 
 

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